Ni bien ni mal
Crées à l’image et à la
ressemblance de Dieu, nous sommes parfait comme Lui est parfait. Dieu ne peut
que créer la perfection, et donc Il ne peut que créer l’Amour. Parfait, la
femme et l’homme ne peuvent, également, que créer l’Amour.
Quand on regarde autour
de soi, cette affirmation a de quoi choquer. Pourtant, elle est admissible si
l’on accepte l’idée que le Bien et la Mal sont un concept permettant de classer
les pensées et les actes en fonction du système de pensées de notre société, et
de notre conditionnement. D’un bien peut naître un mal, et d’un mal peut naître
un bien. Ce qui est bien pour une femme, un homme ou une société, peut être un
mal pour une autre femme, un autre homme ou une autre société. Ce qui est bien
un jour, ou un siècle, peut être mal le lendemain, ou le siècle suivant. Ces
deux notions sont très relatives.
A partir du moment où
l’on crée le concept de bien et de mal, on crée le jugement. Il est donc
fonction, lui aussi, de notre conditionnement et, de ce fait, toute la
« justice » dépend du même système de pensées. Le mal, c’est ce qui
est défendu par le droit, la morale, la religion. Mais le bien n’est pas pour
autant ce qui est autorisé, et il faut parfois faire ce qui est défendu pour
qu’en sorte un bien.
Conformément à la loi de cause à effet, on voit bien que,
si l’on agit de telle manière, l’effet produit sera le chaos et la souffrance,
et si l’on agit autrement, ce sera le plaisir. Parfois même, une même action
provoque le malheur pour l’un et le plaisir pour l’autre. Or le plaisir comme
la souffrance ne sont ni bien ni mal. La notion de bien et de mal est un
garde-fou, et en cela, elle est nécessaire à un moment donné. C’est une loi
sociale qui permet de vivre à peu près en bonne intelligence. Il suffit pour
cela de provoquer un consensus à peu près général quant à la définition de ce
concept.
Le sage s’en affranchit. Il ouvre son esprit sur l’espace
infini, et trouve la liberté dans les grandes lois universelles. Il ne le
focalise par sur un système complexe de règles sociales plus ou moins
efficaces. Les choses sont ce qu’elles sont. Pas de concept, pas de jugement.
Il ne démissionne pas pour autant. On peut s’investir sans juger, agir sans
critiquer. Développer l’amour et la compassion est un art, une occupation
quotidienne, un engagement de chaque instant.
La perfection n’est pas
synonyme de bien. Elle est, c’est tout. Il n’est pas possible, selon notre
entendement, de définir cette notion. Ce serait la conceptualiser. Pourtant,
chaque être humain la recherche, consciemment ou non. En fait, nous recherchons
ce que nous avons en nous, de toute éternité, et que nous croyons avoir perdu.
Nous sommes nostalgiques du paradis et pourtant, il est là, juste derrière la
porte de notre cœur .
Nous avons été crées parfaits, mais nous n’avons pas
conscience de l’être. La notion du bien et du mal que nous avons créée en nous
croyant séparés de Dieu et un voile qui obscurcit notre vue et nous empêche de
Le contempler à nouveau. Du coup, il nous faut nous conformer aux lois de la
matière, jusqu’au moment où nous en avons assez de suivre le cycle des
naissances et des morts. La souffrance que nous y trouvons nous permet de
prendre conscience de notre divinité. Il n’est plus nécessaire alors de
maintenir le voile de l’ignorance.
Esprit parfait, nous sommes aussi un corps parfait.
Esprit de lumière, débarrassés de nos créations hasardeuses, nous pouvons
pleinement pénétrer la matière, si nous la considérons elle aussi comme
parfaite. Nous la transcendons. Nous avons malheureusement créé la notion de
corps parfait à partir d’un concept d’esthétique complètement artificiel,
variable selon les siècles et les civilisations, et nous rejetons ou méprisons
tout ce qui ne rentre pas dans ce moule. Ainsi, esprit voilé et corps méprisé connaissent
la souffrance, jusqu'à la prise de conscience que la cause de la souffrance
n’est que le refus de voir la perfection et de reconnaître notre droit à
l’héritage divin, à l’Eveil, et au pouvoir créateur.
Des siècles de culture judéo-chrétienne nous ont inculqué
que le corps est impur et objet de péché. Or nous créons notre corps, soit en
utilisant une notion confuse et réductrice du bien et du mal, soit en utilisant
notre pouvoir divin de créer la perfection. Si l’esprit est clair, le corps sera
clair. Si la vue est pure, l’être vivant pourra voir la vie telle qu’elle est
réellement, la pureté, la perfection. Alors il échappera au cycle des
naissances et des morts, sauf à vouloir vivre ces souffrances pour le biens de
tous les êtres. Jésus et Maire ont transcendé la matière, ils sont montés au
Ciel , ils ont rejoint d’autres niveaux de conscience avec leur corps physique,
pour nous inviter à les suivre, jusqu’au bout, jusqu'à la Réalisation du
Corps-Esprit, jusqu'à l’union du Ciel et de la Terre.
Il
nous faut pour cela reconquérir notre corps, remercier chaque être qui le
compose, et l’encourager à manifester la perfection en lui faisant confiance.
Il est le Temple de l’Esprit. Il est resté plus proche que notre esprit de la
nature divine et parfaite. Esprits éclairés, nous pouvons à nouveau nous unir à
lui et retrouver notre place auprès de Dieu, au paradis terrestre.